(thèse rédigée en français)
Dans un contexte de fortes pressions concurrentielles et réglementaires, les constructeurs automobiles introduisent sur le marché des véhicules dont les caractéristiques sont proches. Si les émotions suscitées par l’expérience de conduite constituent un puissant levier de différenciation, les concepteurs de voitures rattachent principalement la dimension affective aux propriétés stylistiques de leurs véhicules. Avec des innovations qui ne sont envisagées que dans une perspective fonctionnelle, les constructeurs proposent ainsi à leurs clients des prestations similaires, sans tenir compte des facteurs relationnels sous-jacents à l’utilisation d’un véhicule. Pourtant, la littérature met en avant l’importance de la dimension émotionnelle des relations sociales, qui représente selon nous une opportunité pour le Groupe Renault de se différencier, en proposant une nouvelle expérience de conduite orientée sur les interactions inter-conducteurs. Nous avons commencé notre travail par un premier terrain d’observation, dont l’objectif a été de déterminer les conditions et les leviers permettant l’établissement d’une relation entre les usagers de la route. Sur la base des premiers résultats valorisant la perception mutuelle de deux conducteurs, nous avons réalisé une expérimentation dite minimaliste comparant deux modalités de perception, appelées information perceptive et activité perceptive, dans le cadre d’une action collaborative. Cette étude souligne le rôle crucial de la dynamique interpersonnelle sur les mécanismes de la compréhension sociale : les résultats montrent l’intérêt, d’un point de vue émotionnel, d’accéder à ce à quoi l’autre est attentif. Nous nous sommes ensuite inspirés de ces résultats pour designer un dispositif de perception et d’interaction et étudier son rôle dans l’apparition d’émotions positives lors de la conduite sur route. Par le biais d’une expérimentation sur simulateur, nous avons pu faire émerger un nouveau type d’expérience de conduite résultant de la manipulation de ce dispositif. Cette thèse, sur la base d’un principe théorique mis à l’épreuve dans une expérimentation de terrain impliquant les usagers de la route, suit un processus itératif propre à une démarche de recherche-projet. Elle s’appuie sur une réalisation conceptuelle qui n’est pas une finalité mais un préalable. Elle propose des pistes de conceptions pour le design d’une nouvelle fonctionnalité intégrée dans le véhicule, tirant parti du contexte social de la conduite pour susciter des émotions positives entre conducteurs.
Mots-clés : Interaction, Expérience vécue, Relation, Perception, Dynamique interpersonnelle
Membre du jury :
- M Pierre Lévy, Eindhoven University of Technology (Rapporteur)
- M Daniel Schmitt, Université Polytechnique Hauts-de-France (Rapporteur)
- M Pascal Salembier, Université de Technologie de Troyes (Examinateur)
- M Olivier Gapenne, Université de Technologie de Compiègne (Examinateur)
- M Charles Lenay, Université de Technologie de Compiègne (Directeur de thèse)
- Mme Anne Guénand, Université de Technologie de Compiègne (Co-Directeur de thèse)
- Et en qualité de membre invité du jury :
- Mme Nathalie Herbeth, Groupe Renault
- Mme Estelle Berger, Strate Ecole de Design
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