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Anaëlle Beignon

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Effets environnementaux indirects des usages des outils de collaboration numérique

Indirect environmental effects of the use of digital collaboration tools

  • Inscription en thèse en 2024
  • Section CNU 18 Arts appliqués
  • Laboratoire(s) ACCRA, Université de Strasbourg

Résumé de thèse

Les modalités de collaboration dans des contextes aussi bien professionnels que privés reposent de plus en plus sur les technologies numériques. Néanmoins, les effets environnementaux liés à cette industrie sont croissants, et les avancées permettant d’optimiser ou de gagner en efficacité énergétique sont annulées par des usages numériques de plus en plus intensifs en données, en expansion géographique des réseaux et en demande en équipements informatiques. Mon travail vise à comprendre comment les méthodes et pratiques de design numérique stimulent ces usages numériques toujours plus gourmands en ressources et en énergie. Un enjeu de taille est la grande part d’incertitude et d’inexactitude qui entoure les scénarios et estimations d’effets environnementaux indirects du numérique. Ces limites sont d’autant plus importantes les situations de design, où l’étude des conséquences environnementales à large échelle et sur le long terme sont difficiles à mener avec les ressources disponibles.

Si différentes approches à destination des professionnels du numérique visent à produire des indicateurs quantitatifs (par exemple des scores ou des estimations d’émissions), j’étudie de manière plus particulière la part non quantifiable de cette dynamique de consommation croissante, comme par exemple la manière dont des (inter)dépendances et des mécanismes de normalisation entrainent des usages numériques plus gourmands en ressources. 

J’explore en particulier dans ce travail les effets transformateurs de l'utilisation des services numériques sur les sociétés, sur la cognition ou sur les imaginaires, et comment ces transformations alimentent ce que les utilisateurs, les designeurs et les acteurs de l'infrastructure numérique considèrent comme utile et nécessaire.

La thèse s’articule autour de différentes manières d’approcher les effets transformateurs du design:

En décrivant la manière dont les choix de design orientent les pratiques numériques vers des fonctionnalités plus consommatrices en ressources

En étudiant les façons dont les designers hiérarchisent la notion ambigüe et située de “besoin utilisateur”

En enquêtant sur la manière dont des collectifs négocient leur indépendance vis-à-vis des usages numériques gourmands en ressources.

Collaboration in both professional and private contexts is increasingly based on digital technologies. However, the environmental impact of this industry is growing, and advances in energy optimisation and efficiency are being cancelled out by increasingly data-intensive digital uses, geographical expansion of networks and demand for digital hardware. The aim of my work is to understand how digital design methods and practices stimulate these increasingly resource and energy-intensive digital uses. A major challenge is the large amount of uncertainty and inaccuracy surrounding scenarios and estimates of the indirect environmental effects of digital technology. These limitations are especially significant in design situations, where the study of large-scale and long-term environmental consequences is difficult to carry out with the resources available.

While various approaches aimed at digital professionals aim to produce quantitative indicators (e.g. carbon emission metrics or carbon savings estimates), I am looking more specifically at the incalculable part of this growing consumption dynamic, such as the way in which (inter)dependencies and standardisation lead to digital uses that consume more resources.

We particularly explore in this work the transformative effects of digital services’ use on societies, on cognition or on imaginaries, and how these transformations further feed what users, designers and digital infrastructure actors consider as useful and necessary.

The thesis focuses on different ways of approaching the transformative effects of design:

By describing the way in which design choices steer digital practices towards more resource-intensive functionalities

By studying the ways in which designers prioritise the ambiguous and situated notion of ‘user needs’

By investigating the way in which collectives negotiate their independence from resources-intensive digital uses.

Direction de thèse

  • Vivien Philizot, ACCRA, Université de Strasbourg
  • Nolwenn Maudet, ACCRA, Université de Strasbourg
  • Aurélien Tabard, LIRIS, Université Lyon 1

Biographie

Designeuse d’interaction et doctorante en design à l’Université de Strasbourg au laboratoire d’arts ACCRA, je m’intéresse aux enjeux qui entourent les usages numériques, en particulier les contraintes environnementales, que j’explore dans le cadre de ma thèse. Anciennement UX researcher pour beta.gouv et Plateaux Numériques, ma pratique du design repose souvent sur des contacts avec des terrains de recherche. Je fais aussi partie du collectif de recherche Limites Numériques, qui explore les manières de concevoir un numérique qui entre dans les limites planétaires. Je contribue aussi à une association qui rassemble des designers dans le Grand-Est qui se préoccupent de nos futurs sociaux et environnementaux.
Interaction designer and PhD student in design at the University of Strasbourg's ACCRA arts laboratory, I'm interested in the issues surrounding digital uses, particularly environmental constraints, which I'm exploring as part of my thesis. As a former UX researcher for beta.gouv and Plateaux Numériques platforms, my design practice is often fieldwork-based. I'm also a member of the Limites Numériques research collective, which explores ways of designing a digital world that fits within planetary limits. I also contribute to an association that gathers designers in the Grand-Est region who are concerned about our social and environmental futures.