Résumé de thèse
Les informations disponibles sur le paysage, exponentielles, souvent divergentes, posent problème pour étudier ces espaces. Il faudrait forger un nouveau sens commun, à l’échelle locale, en participant à un meilleur dialogue entre les savoirs et les expériences. Pour ce faire, la médiation paysagère est envisagée à partir du design d’interaction. Si l’une travaille les outils participatifs de représentation, l’autre s’intéresse à la conception de mises en relations. Cette recherche par la pratique propose des méthodes et artefacts dédiés à la documentation collective du paysage. Expérimentés dans le vignoble de Champagne, en région parisienne et dans le Nord, ils mettent en lumière des moments, techniques et tendances clés liés à la domestication des paysages. La méthode fait voyager dans des échelles de temps et d’espace discrètes mais néanmoins prégnantes pouvant être mises en lien avec la consistance de la vie locale. Un prototype de camera obscura a démontré ses qualités immersives et performatives stimulant l’échange tacite de connaissances entre des participant·es venant d’horizons divers.
The ever-increasing amount of information available about landscapes curtails the possibilities to conduct structured studies about the domestication of those territories. A renewed common sense still has to be built, locally, to lead to a better dialogue between heterogeneous knowledge, practices and value systems. To do so, landscape mediation can be considered through the lease of interaction design. If the first one deals with conventional surveying tools considered collaboratively, the second one deals with the prototyping of relational processes themselves. This practice-based research thus aims at designing reproducible methods and artefacts dedicated to the collective documentation of changing landscapes. They were until now experimented in the vineyard of Champagne, in the Paris region and in the North of France. They highlight key techniques, tendencies and breakthroughs related to the domestication of landscapes. The method allows people to journey through discrete but nonetheless significant dimensions of time and space that can be put in relation with the consistency of local life. Experiments show how a redesigned camera obscura, featuring improved immersive as well as performative features, tacitly stimulates the circulation of knowledge between participants coming from various cultural backgrounds.
Direction de thèse
- Directeur•ice de thèse : James Auger, Centre de recherche en Design, École normale supérieure Paris-Saclay
- Co-directeur•ice de thèse : Claire Brunet, Centre de recherche en Design, École normale supérieure Paris-Saclay
Biographie
Olivier Troff est designer-chercheur et travaille actuellement à une thèse au sein du Centre de recherche en design (ENS Paris-Saclay - ENSCI Les Ateliers). Ses recherches portent sur les cultures paysagères populaires, la médiation paysagère et le design d’interaction. Il a coordonné entre 2021 et 2022 le cycle de conférences Design en séminaire à l’ENSCI. Il enseigne maintenant en Licence de design et scénographie des événements culturels à Vitry-sur-Seine. En 2018, il participe à l’ouvrage collectif Notre-Dame-des-Landes ou le métier de vivre édité aux éditions Loco. Son travail a plus récemment été publié, en 2023, dans les Les carnets du paysage et dans le catalogue d’exposition du Pavillon croate de la Biennale d’architecture de Venise.
Olivier Troff is a researcher in Design at the Centre de recherche en Design (ENS Paris-Saclay - ENSCI Les Ateliers) and an instructor in a BA in scenography and exhibition design. He is currently conducting a practice-based dissertation which explores interaction design and landscape research. His research merges the fields of design, landscape design and photography via a practice that aimed at being itinerant, experimental, and radical. He is published in the 2018 collective book Notre-Dame-des-Landes ou le métier de vivre featuring an architectural anthropology of protest movements’ settlements in France. More recently in 2023, he was published in Les Carnets du Paysages and in the exhibition catalogue of the Croatian Pavilion at the Venice Biennale of Architecture.