Dès l’Antiquité, des objets et des signes ont été élaborés et présentés comme gages de fiabilité, lors d’une transaction marchande par exemple, pour susciter et maintenir la confiance. C’est pour combler ce besoin que naissent les premiers signes graphiques, les premières marques et, par la suite, les premiers billets de banque, dont les propriétés plastiques et artistiques font l’objet des plus grands soins. L’imagerie présente aujourd’hui sur les billets de banque a cependant une vocation qui dépasse le simple embellissement ou la décoration des supports émis par nos institutions. Notre travail de recherche vise à étudier cette imagerie, à analyser les formes spécifiques qui médiatisent la confiance dans le cadre particulier des échanges monétaires et à comprendre les moyens de cette médiation. Quel rôle joue l’iconographie du billet de banque dans la construction de la confiance envers une monnaie fiduciaire ? Et plus spécifiquement, comment le bouleversement que l’on observe dans l’iconographie des billets de banque lors du passage des monnaies nationales à l’euro, au seuil des années 2000, offre-t-il un point de vue privilégié sur la production de la confiance qu’ont pu accorder différents publics à ces billets ? Ces questionnements nous amèneront à poser la notion de graphisme fiduciaire – notion qui caractérise le graphisme et les signes lorsqu’ils visent à instaurer la confiance envers une institution – puis à déterminer à quel point confiance et légitimité de l’institution émettrice sont dépendantes d’une imagerie singulière. Par extension, quelles sont les implications (pouvoirs et limites) du graphisme fiduciaire dans le fonctionnement de nos sociétés ?

Louise Wambergue est designer graphique de formation. Issue d’un bac général scientifique avec une spécialité en SVT et en espagnol (Bachibac), elle s’oriente vers les arts appliqués (MANAA) et se spécialise en Design Graphique Imprimé en BTS à la Souterraine. Toujours passionnée par les sciences de la vie et consciente des enjeux écologiques du siècle, elle continue ses études à La Souterraine, en DSAA Design Écoresponsable. Durant ce diplôme, l’écriture du mémoire et la nécessaire posture réflexive sur la fonction et les conséquences du design graphique dans nos sociétés créent un déclic et un attrait profond pour la recherche. C’est dans l’optique de poursuivre sa réflexion qu’elle s’engage en Master 2 Design Projet à l’Université de Strasbourg. Obtenu avec mention, ce master lui ouvre les portes du Doctorat ou elle développe actuellement son étude sur la relation entre images et confiance, thème effleuré en DSAA et précisé en Master.