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Rose Dumesny

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Médiation sensible: des dispositifs d'expression tangibles pour s'approprier et comprendre l'objet smartphone

Sensitive mediation: tangible devices of expression to appropriate and understand smartphones

  • Inscription en thèse en 2015 Thèse soutenue en 2019
  • Section CNU 71 Sciences de l'information et de la communication
  • Laboratoire(s) Unîmes, groupe Projekt / Orange Labs, Sense.

Résumé de thèse

La montée en complexité des objets numériques tels que les smartphones les rend de plus en plus opaques. L’étude de l’écosystème numérique nécessite d’analyser les objets qui le composent, l’organisent et le structurent. Ouvrir ces objets “boîtes noires”, les déconstruire, les “désopacifier”, est un moyen indispensable de mieux les comprendre. Il s’agit de lever le voile, de rendre visible et intelligible l’écosystème qui sous-tend le fonctionnement des objets numériques, inaccessible et opaque au plus grand nombre. L’objectif de la thèse est d’identifier les effets d’une médiation sensible au numérique, qui s’appuie sur des dispositifs tangibles conçus selon les principes du design ludique et des “cultural probes”. Par “médiation sensible au numérique”, on entend une médiation des savoirs du numérique qui opère par l’intermédiaire de dispositifs tangibles. Pour ce faire, deux expérimentations conçues et mises en œuvre dans le cadre de la thèse sont étudiées. La première est intitulée “Datapics” et se fonde sur un dispositif permettant d’animer des ateliers de manipulation de formes et de matières autour de la représentation subjective du smartphone. La seconde s’intitule “BlackOut” et repose sur un dispositif permettant de matérialiser et manipuler les capteurs embarqués dans les smartphones. Dans les deux expérimentations, les dispositifs de médiation tangible montrent l’intérieur de la “boîte noire” par décomposition des smartphones en fonctions/matières (Datapics) ou en capteurs/modules (BlackOut). La thèse montre qu’à travers les ateliers de manipulation de ces dispositifs tangibles, il se produit une médiation sensible au numérique qui possède deux effets : un effet d’appropriation et un effet de compréhension. L’expérience des ateliers contribue ainsi à modifier les représentations des participants et à “désopacifier” le smartphone. Menée dans un milieu industriel, cette thèse montre qu’il est possible d’humaniser les technologies numériques les plus avancées dans un contexte de complexification et d’opacité croissantes.
The increasing complexity of digital objects such as smartphones makes them increasingly opaque. The study of the digital ecosystem requires an analysis of the objects that compose it, organize it and structure it. Opening these “black box” objects, deconstructing them, “desopacifying” them, is an essential way to better understand them. It is about lifting the veil, making visible and intelligible the ecosystem that underlies the functioning of digital objects, inaccessible and opaque for most of the people. The objective of the thesis is to identify the effects of a sensitive mediation to the digital, which is based on tangible devices designed according to the principles of ludic design and “cultural probes”. By “sensitive mediation to the digital”, we mean a mediation of digital knowledge that operates through tangible devices. To do this, two experiments designed and implemented as part of the thesis are studied. The first is called “Datapics” and is based on a system that allows to lead workshops on the manipulation of shapes and materials based on the subjective representation of the smartphone. The second is called “BlackOut” and is based on a device to materialize and manipulate the sensors embedded in smartphones. In both experiments, the tangible mediation devices show the inside of the “black box” by decomposing smartphones into functions/materials (Datapics) or sensors/modules (BlackOut). The thesis shows that through the workshops of manipulation of these tangible devices, there is a sensitive mediation to the digital that has two effects: an appropriation effect and an understanding effect. The experience of the workshops thus contributes to modifying the participants’ representations and “desopacifying” the smartphone. Conducted in an industrial environment, this thesis shows that it is possible to humanize the most advanced digital technologies in a context of increasing complexity and opacity.

Direction de thèse

  • Stéphane Vial (directeur), Unîmes, groupe PROJEKT
  • Catherine Ramus (co-encadrante), Orange

Biographie

Formée au design de produit à l’ENSAAMA - Olivier de Serres, j’ai progressivement glissé vers le numérique pour me spécialiser dans le design d’interaction. Les détours de mon parcours m’amènent à utiliser la donnée comme une matière première et à lui donner du sens avec les méthodes du design.

Soutenance de thèse

6 décembre 2019 – Orange Gardens, Châtillon, France.

Pour en savoir plus: lien vers article de design en recherche

Composition du jury

  • Marie-Julie Catoir-Brisson, maîtresse de conférences Université de Nîmes (examinatrice)
  • Thomàs Dorta, professeur titulaire, Université de Montréal (rapporteur)
  • Annie Gentès, maîtresse de conférences HDR, Télécom ParisTech (rapporteuse)
  • Samuel Huron, maître de conférences, Télécom ParisTec (examinateur)
  • Nicolas Nova, professeur associé, HEAD-Genève (examinateur)
  • Catherine Ramus, ingénieure de recherche et designeuses, Orange (Co-endacrante)
  • Stéphane Vial, maître de conférence HDR, Université de Nîmes et professeur, université du Québec à Montréal